Un film maîtrisé
Léa Seydoux et Ralph Fiennes remplissent bien leurs rôles et Andrew Scott, que l’on connaît surtout pour son rôle de Moriarty dans la série Sherlock, nous livre un personnage de gentilhomme sournois délicieusement détestable.
Le film renoue aussi avec la tradition du gros bras sans dialogue, interprété par Batista, que l’on a vu dans Les Gardiens de la Galaxie, et du méchant charismatique à outrance, digne des James Bond classiques, interprété par Christoph Waltz. Enfin, Monica Bellucci fait le job même si son personnage est inutile à l’intrigue.
Il faut dire qu’un James Bond avec Eva Green, c’est quand même mieux. Ces précédents opus transcendaient le personnage de James Bond, dévoilaient ses origines et son évolution psychologique.
Un James Bond artificiel
Dans Spectre, Mendes tente de raconter un épisode de la vie de Bond pour justifier la hargne de son ennemi juré. En effet, le James Bond de Daniel Craig a la particularité d’être beaucoup plus impliqué dans ses aventures à un niveau personnel. Mendes veut à tout prix coller ce nouveau schéma à un scénario classique et, du coup, le film sonne faux, l’ensemble paraît artificiel. Le scénario est d’ailleurs si classique qu’il retombe dans les travers des anciens James Bond: le personnage féminin ne sert qu’à coucher avec le héros, le méchant révèle son plan à James Bond au lieu de le tuer. La James Bond girl joue dans une scène, disparaît, et se fait enlever cinq minutes plus tard, pour être sauvée à la fin par Bond. Il est beau, il est grand, il est fort.
Bon James Bond, mauvais film ?
Dans Spectre, cette démarche est un peu plus maladroite car, si on ne connait pas la saga sur le bout des doigts, on peut passer à côté de certains rebondissements. Par exemple, la révélation du nom de l’antagoniste n’apporte rien si vous ignorez qu’il est déjà apparu dans les premiers James Bond, avec Sean Connery.