
Mademoiselle : la perle de Cannes
À regarder la bande-annonce de Mademoiselle, on croit à une fresque de l’aristocratie japonaise, début 20ème. Pourtant, il n’en est rien. Le nouveau film de Park Chan-Wook est un bijou surprenant, la perle de Cannes.
Tout est audacieux dans Mademoiselle : le propos, d’abord, l’amour de deux femmes sur fond d’annexion de la Corée par le Japon ; La splendeur des décors et des paysages ; Le scénario riche et complexe.
Dès les premières images de Mademoiselle, le spectateur est saisi par la beauté de l’ensemble, lorsque Sookee traverse les contrées majestueuses du Japon. Cette jeune fille sud-coréenne décide de devenir la femme de chambre d’une riche japonaise, mais pas pour n’importe quelle raison. Elle a un plan. C’est une fille de rien qui rêve d’argent.
Mais comment trahir une femme quand on en tombe amoureuse ?
Mademoiselle : un thriller extraordinaire
Park Chan-Wook fait à nouveau preuve, 13 ans après Old Boy, de maestria du point de vue de la réalisation. Il possède aussi le même défaut : un scénario un peu trop touffu.
Mais les rebondissements de l’intrigue font filer ces 2h30 comme un thriller.
L’interprétation des deux actrices est remarquable, elles forment un couple inoubliable.
On pensera à La Vie d’Adèle, avec des scènes érotiques entre femmes, très explicites. Pourtant, la photographie et la mise en scène n’ont rien à voir avec le regard de Kechiche. L’esthétisme du film emporte tout.
On peut aussi penser à Lust Caution, où Ang Lee filmait le sexe magnifiquement. Dans le film de 2008, le rapport homme-femme était beaucoup plus inégalitaire, et la violence caractérisait les ébats autant que la passion.
Il n’est pourtant pas évident pour le cinéma sud-coréen de parler de la question japonaise. On s’en est rendu compte l’an dernier avec The Silenced. Les cinéastes ont le don de surmonter un traumatisme par l’art.
Quand on repense à Mademoiselle, des fulgurances visuelles traversent l’esprit : le premier paysage que Sookee traverse, la tâche de sang virginal sur le lit qui rappelle les fleurs du kimono, le regard subjugué de Sookee face à Hideko, qui évoque le regard d’Amélie Nothomb face à Fubuki dans Stupeur et Tremblements.
Deux actrices magnifiques
Hideko correspond au canon de la beauté nippone: peau très blanche, finesse des traits, membres graciles, taille fine et pieds délicats.
Sookee charme par son naturel et sa sincérité mise à l’épreuve.
Mademoiselle va vous surprendre. Trouvez un après-midi pour voir ce film d’une grande beauté, certainement l’un des meilleurs de l’année.
Et vous, que pensez-vous du film ? Dites-le en commentaire !
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