Au
début des Recettes du bonheur, on découvre une Inde pleine
de sourires et de couleurs, mais qui n’exclut pas le drame. On est
loin de l’Inde idéalisée de Indian Palace et Joue-la comme Beckham, pour s’approcher de Slumdog Millionaire.
début des Recettes du bonheur, on découvre une Inde pleine
de sourires et de couleurs, mais qui n’exclut pas le drame. On est
loin de l’Inde idéalisée de Indian Palace et Joue-la comme Beckham, pour s’approcher de Slumdog Millionaire.
Lasse
Hallström nous raconte l’exil, sans pathos, des problèmes à la
douane à la question de l’intégration, et nous propose, en fil
rouge, rien de moins qu’une philosophie du goût.
Hallström nous raconte l’exil, sans pathos, des problèmes à la
douane à la question de l’intégration, et nous propose, en fil
rouge, rien de moins qu’une philosophie du goût.
Cette
semaine au cinéma, c’est la France qu’on idéalise, le Sud après la Normandie. Le village où atterrit la famille de Hassan a le charme
désuet du Montmartre d’Amélie
Poulain.
semaine au cinéma, c’est la France qu’on idéalise, le Sud après la Normandie. Le village où atterrit la famille de Hassan a le charme
désuet du Montmartre d’Amélie
Poulain.
La
saveur des mots
Dolto disait qu’avant de donner un bonbon à un môme,
il fallait lui parler du bonbon.
il fallait lui parler du bonbon.
Le film de Lasse Hallström a l’intelligence de nous
parler cuisine avant de nous la montrer. Les Recettes du bonheur
donne d’abord l’eau à la bouche par les mots. On témoigne de la
beauté des vieux livres de cuisine et de la joie d’en parler, comme
pour Jean d’Ormessson dans Les Saveurs du palais. Face à
Catherine Frot, il racontait déjà la poésie des recettes de
cuisine.
parler cuisine avant de nous la montrer. Les Recettes du bonheur
donne d’abord l’eau à la bouche par les mots. On témoigne de la
beauté des vieux livres de cuisine et de la joie d’en parler, comme
pour Jean d’Ormessson dans Les Saveurs du palais. Face à
Catherine Frot, il racontait déjà la poésie des recettes de
cuisine.
Jean d’Ormesson et Catherine Frot dans Les Saveurs du palais, de Christian Vincent (2012)
D’accord, le titre est cul-cul, mais les dialogues sont
plein d’esprit. Plutôt que de tomber dans les mauvais clichés de la
France ou de l’Inde, les répliques jouent sur les stéréotypes pour
mieux s’en moquer. C’est rafraîchissant à l’heure où le Front
National gagne du terrain.
plein d’esprit. Plutôt que de tomber dans les mauvais clichés de la
France ou de l’Inde, les répliques jouent sur les stéréotypes pour
mieux s’en moquer. C’est rafraîchissant à l’heure où le Front
National gagne du terrain.
Un mets plus fin qu’il n’y paraît
On retrouve le contraste attendu entre la « grande
cuisine » et les plats copieux d’un restaurant indien. Le film
ne tombe pas dans la facilité, cependant. Il ne raille pas la
« nouvelle cuisine » des restaurants étoilés et leur
dimension expérimentale, même si ces restaurants ont des allures
d’usines branchées. Le film de Lasse Hallström est respectueux de
toutes les cuisines, sans pourtant être démago. Il n’angélise
personne, ne diabolise personne. Les personnages secondaires
s’approchent peut-être plus des stéréotypes habituels, et on
n’échappe pas à « La Vie en rose » en fond sonore. Mais
les personnages, principaux, eux, sont plus fins qu’il n’y paraît.
cuisine » et les plats copieux d’un restaurant indien. Le film
ne tombe pas dans la facilité, cependant. Il ne raille pas la
« nouvelle cuisine » des restaurants étoilés et leur
dimension expérimentale, même si ces restaurants ont des allures
d’usines branchées. Le film de Lasse Hallström est respectueux de
toutes les cuisines, sans pourtant être démago. Il n’angélise
personne, ne diabolise personne. Les personnages secondaires
s’approchent peut-être plus des stéréotypes habituels, et on
n’échappe pas à « La Vie en rose » en fond sonore. Mais
les personnages, principaux, eux, sont plus fins qu’il n’y paraît.
Hassan (Manish Dayal) dans Les Recettes du bonheur
Hassan,
le héros, détient une sagesse pragmatique, et allie avec talent les
ressources indiennes et françaises. Helen Mirren est splendide en
femme sèche et fragile, et le père de Hassan s’approche de Clavier
dans Qu’est-ce qu’on a fait au bon dieu ? en moins
caricatural.
le héros, détient une sagesse pragmatique, et allie avec talent les
ressources indiennes et françaises. Helen Mirren est splendide en
femme sèche et fragile, et le père de Hassan s’approche de Clavier
dans Qu’est-ce qu’on a fait au bon dieu ? en moins
caricatural.
Bonne
surprise, Helen Mirren dénonce la violence des paroles de la
Marseillaise.
surprise, Helen Mirren dénonce la violence des paroles de la
Marseillaise.
Et
puis il y a Charlotte le Bon, petite fée sur un vélo, qui
illuminait déjà le film Yves Saint-Laurent l’an dernier. La
ressemblance de l’actrice avec Audrey Tautou (d’autres diraient
Winona Ryder) ajoute à l’effet Amélie Poulain de l’ensemble.
puis il y a Charlotte le Bon, petite fée sur un vélo, qui
illuminait déjà le film Yves Saint-Laurent l’an dernier. La
ressemblance de l’actrice avec Audrey Tautou (d’autres diraient
Winona Ryder) ajoute à l’effet Amélie Poulain de l’ensemble.
Charlotte le Bon (Marguerite) dans Les Recettes du bonheur
Bon,
trêve de plaisanterie. Parlons de l’essentiel : la bouffe.
trêve de plaisanterie. Parlons de l’essentiel : la bouffe.
Les
madeleines indiennes
Des
films qui donnent faim, y en a plein. Ratatouille,
des studios Pixar, m’avait réconciliée avec ce plat honni depuis
mes déjeuners à la cantine scolaire.
films qui donnent faim, y en a plein. Ratatouille,
des studios Pixar, m’avait réconciliée avec ce plat honni depuis
mes déjeuners à la cantine scolaire.
On
sort des Recettes du bonheur avec une envie folle de se faire
une omelette. La ratatouille, c’était la madeleine de Proust du
critique dans le film au rat cuisinier. Hassan et Marguerite
s’accordent à dire que la cuisine, c’est la mémoire. La chanson
d’Aznavour, à la fin de l’histoire, nous parle nostalgie en liant
les destins des jeunes et des moins jeunes.
sort des Recettes du bonheur avec une envie folle de se faire
une omelette. La ratatouille, c’était la madeleine de Proust du
critique dans le film au rat cuisinier. Hassan et Marguerite
s’accordent à dire que la cuisine, c’est la mémoire. La chanson
d’Aznavour, à la fin de l’histoire, nous parle nostalgie en liant
les destins des jeunes et des moins jeunes.
Om Puri et Helen Mirren dans Les Recettes du bonheur
Bref,
courez voir ce joli film sur le mariage des saveurs et des
différences.
courez voir ce joli film sur le mariage des saveurs et des
différences.
D’accord,
pas d’accord avec l’article ? Postez un commentaire !
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