
Julien ressemble au héros du film de Gus Van Sant dans Elephant.
La maman, c’est Miriam. Elle veut se protéger et protéger ses gosses d’un père violent.
Le père, c’est Antoine. Je ne saurais le décrire ici. Il faut voir Jusqu’à la garde, pour découvrir sa tête de brave homme se transformer en autre chose dès qu’il regarde sa femme et quand, bien sûr, la juge a le dos tourné.
Jusqu’à la garde : le génie d’un premier film
Legrand choisit une réalisation sobre, mais qui s’échappe, heureusement, des mauvais téléfilms où l’on se contente de plans serrés.
C’est surtout la performance des acteurs que l’on retient dans Jusqu’à la garde. Denis Ménochet en père abusif et Léa Drucker en mère inquiète sont très convaincants. Mais c’est surtout Thomas, Gioria, dans le rôle de Julien, qui offre une prestation subtile, presque sans dialogues.
L’enfer du divorce décrypté
En somme, allez voir Jusqu’à la garde. Les films intelligents sur le couple, et surtout le divorce, sont rares. Je me rends compte qu’au cinéma, à part dans Kramer contre Kramer, le divorce, on en rit. Papa ou Maman est un brillant exemple. L’Economie du couple proposait une chronique douce-amère. Génial, mes parents divorcent, l’un des films de mon enfance, suggérait que la séparation parentale était une affaire ludique.
Dans les années 90, toujours, la série Julie Lescaut nous racontait qu’un divorce à l’amiable, ça existe, et que des parents qui restent classes après la séparation, c’est possible aussi.
Vous croyez en la vraisemblance de Julie Lescaut, vous ?
Soyons sérieux. La plupart du temps, le divorce, c’est l’enfer.
Parmi les drames réussis sur le divorce, il y eut Faute d’amour, qui a obtenu un César récemment. On avait besoin d’un nouveau film qui nous dise que le divorce pouvait être moche.
Jusqu’à la garde ajoute à cela le drame des violences conjugales, dans un contexte fort a propos, celui de l’affaire Weinstein qui, dans son sillon, a libéré la parole des femmes.